
"J’ai toujours des images en tête. C’est quelque chose qui va rester dans ma mémoire je pense…" Tipanie Mou-Fat a 15 ans. Collégienne à Anne-Marie Javouhey, à Uturoa, elle a travaillé pendant plusieurs semaines sur la Seconde Guerre mondiale dans le cadre du 56ème concours national de la résistance et de la déportation.
Outre un travail de mémoire, le concours offre aux élèves l’opportunité d’approfondir leurs connaissances sur certains aspects fondamentaux de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale et de réfléchir à la dimension civique de ces événements. Cette année, le thème donné était « La négation de l’Homme dans l’univers concentrationnaire nazi ». Un sujet lourd à traiter pour des adolescents de 15 ans.
Avec deux collègues de classe, Léa Hein et Mahanatea Teihotu, Tipanie a choisi de concentrer ses efforts autour du sujet des expérimentations médicales menées sur les adultes par les Nazis à Dachau.

A travers les livres et internet, elles ont découvert ce que les Nazis avaient fait subir à leurs prisonniers. "C’est affreux de voir ça et c’était difficile de travailler dessus. Nous sommes plusieurs à avoir des origines allemandes dans le groupe alors forcément… même si nous n’avons pas à nous sentir concernés", continue la collégienne.
Comme elles, d’autres collégiens se sont penchés sur la Seconde guerre mondiale. Un autre groupe du collège Anne-Marie Javouhey a été récompensé pour son exposé sur le ghetto de Varsovie. Un élève de 3ème, Tevariga Thomas, du collège de Hao, et une élève du Taaone, Hinarava Labadie, ont eux aussi reçu un prix. Cette partie de l’Histoire leur paraît moins éloignée aujourd’hui.
Son diplôme dans les mains, Tipanie affiche un grand sourire. Elle conclut : "C’est important de participer à ce concours, de savoir. Cela permet de ne pas oublier ce qu’il s’est passé, pour ne pas reproduire la même chose…."

"Je suis très fier de mon fils et du travail qu’il a fourni bien entendu. C’est important de connaître cette histoire car c’est notre pays mais je regrette tout de même qu’on ne mette pas plus l’accent sur l’histoire de la Polynésie française. J’aimerais que les programmes soient un peu plus adaptés à notre histoire…"

" La Seconde guerre mondiale est une thématique qui parle beaucoup aux enfants car cette partie de l’histoire est horrible. Cela touche tout le monde! Les élèves se sont vraiment inquiétés de savoir si ce qu’il s’est passé avec les Nazis ne recommencerait pas. J’ai vu des gamins qui n’accrochent pas, d’habitude, au cours et qui là, se sont vraiment pris aux recherches."

" Je suis très heureux que les collégiens se sentent concernés par cette histoire qui s’est passée très loin du Pacifique. C’est une thématique très dure qui rappelle les dangers d’aujourd’hui et tout le travail pédagogique à mener aujourd’hui."